Refuge stellaire

Son sublime scintillement illumine

L’océan stellaire d’une douce lumière.

Astre ou planète, photosphère ou bien matière,

Cette constellation couleur hélianthine,


Avec sa nébuleuse crinière irisée,

Séduit le voyageur du ciel clair étoilé.

Astronaute amoureux et tout déboussolé,

Il trouve ici un refuge divinisé.


De grain de beauté en étoile parfumée,

Le cosmonaute vole et glisse sur sa peau

Pigmentée, impatient de sortir du vaisseau

Pour la toucher, la savourer et la humer.


Planète incandescente et phosphorescente,

Promesse d’une vie plus concupiscente.   

« Servir » de Pierre de Villiers

Parce que mon fils aîné a décidé de s’orienter vers l’Ecole de Santé des Armées, une collègue m’a prêté le livre du Général Pierre de Villiers « Servir ». Dans quelques mois, il passera le concours et commence déjà à se préparer. Fier de l’engagement de mon fils, je me suis lancé dans la lecture de l’ouvrage, non loin des bunkers des plages landaises.

Bien que n’ayant pas fait mon service national profitant de la réforme sous l’ère « Chirac », les « souvenirs militaires » sont nombreux. A la lecture des passages où P de Villiers évoquent les familles militaires, j’ai alors revu le mess des officiers où mon grand-père, militaire de carrière, nous invitait parfois grand-mère, mes parents, mon frère et moi. Il y a eu aussi ma période d’étudiant à l’ENSTA au 32 boulevard Victor ; nous avions accès au mess des officiers sans oublier un passage temporaire au mess du rang pour toute la promo pour nous rappeler au respect des règles de vie.

A la fois un beau plaidoyer pour sa vision de la Défense après avoir quitté ses fonctions, c’est également une belle leçon de leadership. Et cela commence fort avec cette phrase :

La vraie loyauté consiste à dire la vérité à son chef. La vraie liberté est d’être capable de le faire, quels que soient les risques et les conséquences.

Cela exige une relation établie et de confiance avec son supérieur, la peur faisant dire à certains que « toute vérité n’est pas bonne à dire ». Le « feedback » reste une pratique très descendante en France. Faire un retour à son chef nécessite aussi du courage. Ce courage semble plus facile quand les risques et les conséquences sont minimes (par exemple avec l’âge, quand les perspectives se réduisent à la retraite, c’est très certainement plus facile de l’ouvrir qu’au moment où on vous promet un avenir radieux). Plus loin, même si le contexte de ses propos est différent, le Général dira d’ailleurs :

Il y  a dans l’impulsivité une forme d’orgueil déguisé que l’on regrette souvent.

(…)

Sortir de sa zone de confort, c’est s’exposer, mais c’est aussi se révéler; à soi même, pour commencer. « Je veux ce que je veux ! »

Si « l’entreprise libérée » est popularisée, il nous est difficile de croire que c’est un concept applicable à l’armée, de même que les formes de leadership appelées « Servant Leadership ». Pourtant, Pierre de Villiers explique son mode de management, celui qu’il souhaite au sein de la Défense française :

« Toute autorité est un service. »

(…)

L’important n’est pas l’exercice du pouvoir, mais celui de la responsabilité, tournée vers ses subordonnés pour le bien commun.

Comment ne pas penser à Opale (Reinventing Organization, F Laloux), quand il écrit :

Autonomie mais responsabilité. Chacun par son action est indispensable aux autres. Si l un faillit tout le monde en souffre.

L’auteur cite également un autre Général, Maréchal de France, Ferdinand Foch : « Les règlements sont des guides ânes qui favorisent la paresse d’esprit« . N’est-ce pas là une invitation à ré-interroger nos pratiques ?

Quand nos grands groupes industriels français développent des démarches de responsabilisation, l’armée la pratique déjà depuis longtemps. Donner une arme à une personne, lui faire confiance pour qu’il s’en serve uniquement pour le bien (ou arrêter le mal). N’est-ce pas une responsabilité énorme ?

Commander, c’est faire confiance.

(…)

Quand l’autorité est excessive, la confiance de ceux sur qui elle est exercée est trahie. Quand l’autorité fait défaut, l’indécision s’installe. De l’indécision naît l’ambiguïté. De l’ambiguïté naît la confusion. Ce sont là les deux plus sûrs chemins vers la défaite.

Ces deux citations mériteront un échange avec Ali Armand (voir Confiance & Leadership) et d’autres collègues avec qui la confiance représente un sujet de développement personnel. Elles s’appliquent aussi dans le monde de l’entreprise et la deuxième citation ressemble parfois à s’y méprendre à la réalité.

La Défense vit le même monde VUCA (Volatility Uncertainty Complexity Ambiguity) que les entreprises : attractivité des talents, mondialisation du terrorisme, digitalisation & évolution technologique importante, … La Défense doit faire face à tous les fronts et ses résultats sont bien souvent invisibles, comme d’autres services publics. Sous prétexte de la rapidité des évolutions, nous ne construisons plus des feuilles de route sur le temps long pourtant on recherche tous à faire du développement durable.

Tout nous tire vers la tactique et l’action immédiate, au détriment d’une vision stratégique et d un effet à obtenir dans la durée.

Pourtant, la raison d’être de la Défense est forte et déclinée à chaque militaire :

Protéger les français est l’honneur du soldat. Servir est son ADN, qui privilégie les devoirs plutôt que les droits, le sens de la mission plutôt que l’intérêt personnel, la responsabilité plutôt que le pouvoir, la disponibilité plutôt que le calcul du temps de travail.

Retirer de la précédente citation la première phrase pour la remplacer par la mission d’un service public. Espérons que les dirigeants de ces services publics partagent alors le sens de la phrase « Servir est son ADN » et par leur exemplarité, ils transformeront positivement leurs entreprises.

Le décalage finalement le plus fort avec le monde de l’entreprise tient probablement à la citation suivante :

Quand certains expliquent que tout est interchangeable, l’institution militaire dit au contraire que chacun est unique.

Peut-être que l’économie sociale et solidaire fera mentir ce décalage ou le réduira. Et si finalement, nous devions retenir qu’une leçon de management du Général Pierre de Villiers, pour moi, ce serait celle-ci :

On oublie trop souvent de faire filer autorité avec humanité. Et dans notre époque trop stressée, on croit parfois perdre son temps à se dire bonjour, se serrer la main, s’écouter, échanger. Alors que c est ainsi qu’on gagne de la reconnaissance, de l’estime, de l’efficacité. Et donc du temps.

Je vous souhaite une excellente lecture avec vos prismes à vous et j’espère relire ces quelques lignes avec mon fils aîné quand il avancera dans sa carrière militaire.

Du rêve à la réalité ?

L’un des avantages de travailler dans un grand groupe (et il y en a beaucoup d’autres), c’est la diversité des personnes qu’on peut y rencontrer. Ces rencontres sont tout autant le fruit du hasard que celui des projets ou des missions. Si on est attentif et curieux de la richesse des autres, si on prend le temps d’échanger et d’apprendre à les connaître alors ces rencontres peuvent nous enrichir. Je pourrais citer ici les nombreux collègues croisés depuis 1999, la liste serait belle et longue avec des relations parfois éphémères et souvent durables.

Comme j’évoque ici plutôt mes lectures, je vais vous parler du livre d’une collègue donc, Delphine Luginbuhl. Nous nous sommes croisés à l’occasion d’un projet sur de nouvelles pratiques managériales (projet lancé par une autre belle rencontre au sein du groupe et inspiré par les récits de F Laloux). Avec son amie et associée, Aurélie Pennel, Delphine a écrit « J’arrête de renoncer à mes rêves », aux éditions Eyrolles. Livre de développement personnel, les 2 auteures illustrent par leur histoire personnelle quelques outils et conseils pour réaliser vos projets aussi bien personnels que professionnels.

L’ouvrage s’adresse à tout public, même si beaucoup d’illustrations ou conseils sont très teintés de « women power » 🙂 . Il est structuré en 3 parties efficaces : une première partie pour déculpabiliser, une seconde partie pour se préparer et une troisième et dernière partie pour agir.

En plus des citations de grands personnages comme W Churchill avec :

« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. »

on pourra apprécier dans chaque séquence le bon sens des propositions et des exercices et la simplicité des illustrations permettant de mieux saisir où les auteures nous embarquent.

Jouez le jeu de l’introspection proposé par le questionnement du livre et lancez vous dans vos projets qu’ils soient pro ou perso !

Bonne lecture

La Terre, notre patrimoine

A l’appel d’Alban du collectif Déchargeons la Plaine à Carrières-sous-Poissy de se mobiliser avec l’association World CleanUp Day, nous avons répondu présents sans hésitation avec Ian et Lucas !

Ce matin, nous avons ramassé toute sorte de déchets : une carrosserie de quad, des palettes bois, des moquettes, des couches usagées, des bouteilles plastiques et verres, … sur une petite partie de la plaine. Il y a encore beaucoup à faire.

La Terre est notre premier patrimoine. Prenons en soin. Pour s’en convaincre, mon ami Jean-Pierre Goux propose de vivre un overview effet avec blueturn, application inspirée de ses 2 romans Siècle Bleu.

Bravo à Alban, bravo à Julien et son association World CleanUp Day, bravo à mes fils et tous les participants. Vivement la prochaine mobilisation qu’on poursuive l’action.

 

« Confiance et Leadership »

Ali ArmandLe titre reprend les mots clés de 2 précédents livres que j’avais appréciés : « Speed of Trust » de Stephen MR Covey et « Leadership sous 0 degré » de Dennis NT Perkins. Pourtant la bibliographie de 10 pages d’Ali ARMAND ne cite aucun de ces 2 ouvrages, probablement parce que les auteurs ont eux –mêmes de nombreuses références et que notre docteur en sociologie a préféré s’inspirer directement des premières sources.

L’ouvrage livre de nombreuses références et le résumer réduirait nécessairement les apports qu’y trouverait chaque lecteur. Voici simplement quelques passages choisis qui font écho soit à mes sujets de travail actuels, soit à l’idéal d’un management en entreprise.

Tenir compte de son environnement est primordial. Ali Armand rappelle l’acronyme VUCA apparu dans les années 1990 et reprend les propos de B Johansen pour contrer ce modèle :

VUCA « Counter VUCA »
Volatility : environnement dynamique, changements rapides, … Vision : construire le cap pour neutraliser la volatilité
Uncertainty : aversion naturelle à l’incertitude Understanding : dans ma précédente mission, on demandait aux équipes terrains de se plier au TOP = Temps d’Observation Préalable pour bien comprendre la situation et agir en sécurité. Ici aussi, les managers sont invités à des temps d’arrêt, d’écoute et d’observation de leur environnement.
Complexity : interdépendances, influences, … rendent complexe la compréhension de notre environnement Clarity : réduire la complexité et s’adapter à la situation.
Ambiguity : interprétations multiples à défaut d’avoir l’ensemble des informations permettant de lever les doutes Agility : adaptation récurrente aux évolutions de l’environnement

 

Ali Armand illustre de nombreuses notions par des citations de salariés d’entreprises avec lesquelles il a travaillé. Cela donne ainsi du relief et dépasse le cadre théorique de son exposé. J’aime ça. Parfois, la culture de l’entreprise transpire dans les propos du salarié et parfois, on perçoit les rêves (ou frustrations) des personnes interrogées.

A cette diversité d’expériences, Ali n’oublie pas les nombreuses références, ainsi il nous décrit les différents profils de leaders :

  • Le leadership héroïque (faire face aux crises)
  • Le leadership transformant (union autour d’un objectif supérieur)
  • Le leadership transactionnel (objectifs différents entre leader et followers)
  • Le leadership transformationnel (élévation du niveau de conscience des valeurs communes)
  • Le leadership moral (aspiration éthique)
  • Le Leadership charismatique (emprise du leader sur ses followers)
  • Le leadership idéalisé (le leader reconnaît chacun, le respecte et l’accompagne)
  • Le leadership basé sur les valeurs (intégrité, responsabilité, mansuétude, …)
  • Le leadership visionnaire (le leader construit sa vision avec ses collaborateurs, fournisseurs, clients et l’ensemble de ses parties prenantes.)
  • Le leadership exemplaire (définir le chemin, inspirer une vision partagée, challenger le processus, faciliter l’action, encourager)

Après avoir comparé les différents styles de pouvoir et de leadership, l’auteur propose une définition de la confiance :

« La confiance est un facilitateur des relations sociales et des transactions économiques. Il s’agit d’un sentiment de sécurité qui permet l’engagement dans les actions communes, fondé sur la visibilité et la lisibilité des choses et des situations. C’est un pari sur la pertinence et l’adéquation des propositions ou des prestations. C’est un pari sur la fiabilité de l’autre, sur sa bonne foi, sur la conformité de ses comportements aux attentes explicites ou implicites que l’on pourrait formuler. »

A partir de différents travaux de sociologie, le lecteur découvre ce qui fonde le processus de production de la confiance et ce qui la fait évoluer ; de la confiance a priori à la confiance consolidée (ou méfiance voire défiance…). Il rappelle qu’en anglais, confiance se traduit avec deux mots : « Trust » et « Confidence ».

Comme une synthèse des parties précédentes, Ali propose un style de leadership agile pour développer la confiance. Bien que convaincu par les axes développés et bien que les propositions restent méta contrairement à « Speed of Trust » de Stephen MR Covey (actions et comportements), un point retient mon attention sur l’adaptation de son style de pouvoir. En effet, Ali invite les leaders à réduire l’assertivité pour augmenter la réceptivité des parties prenantes :

« dans les relations avec autrui, on préconise généralement le style « assertif ». Or l’assertivité vise à affirmer votre point de vue et vos intérêts. Pour être attentif aux parties prenantes, il convient de dépasser le niveau de l’assertivité pour développer un style de pouvoir « réceptif ». »

Qu’il soit entendu ! Dans le même esprit, l’humilité fait partie des axes du modèle de leadership proposé.

Il insiste sur ce point car selon lui, c’est essentiel pour construire la vision du leader. Vision qui doit être co-construite avec les parties prenantes internes et externes. Il liste une série de questions dont certaines inspirées de Blue Ocean Strategy en ajoutant à la dimension clients la dimension collaborateurs. La vision est le premier des 6 axes du « Trust Leadership Profile » qu’il propose. Je vous laisse découvrir les 5 autres dans son livre.

Enfin, Ali Armand finit en proposant deux quotients :

  • Le quotient de la confiance organisationnelle (QCO)
  • Le quotient de la confiance interindividuelle (QCI)

Ces quotients peuvent être calculés et l’auteur propose même un fil conducteur de formation pour mettre en pratique les convictions exposées.

Je vous souhaite une excellente lecture et surtout une belle expérience ensuite !

Giebel, Dorne, Werber – vivre et rêver

Voilà plusieurs mois que je n’ai pas pris le temps de tracer mes lectures, les passages qui ont retenu mon attention pour diverses raisons, plaisir ou dégoût. Pourtant j’ai lu beaucoup de choses extraordinaires, des romans d’aujourd’hui et d’hier, des récits de vie fabuleux et des textes à partager.

Heureusement, mon kindle a gardé en mémoire tous les mots surlignés et je vais tâcher de me remémorer aussi les histoires.

Il y a donc presqu’un an, « Satan était un ange » de Karine Giebel se proposait à moi dans la boutique Kindle. Ce thriller se lit facilement mais ne m’a pas plus emballé que cela. Le titre retrouvera sa poésie sur la fin du roman :

« Satan était un ange. Le premier des anges, même ! Et le plus beau, aussi… Comme tous les anges, il avait une mission à remplir sur Terre… Dieu l’aurait envoyé parmi les hommes pour leur insuffler les énergies négatives. La haine, la jalousie, la colère, la violence, l’avarice… Pour tenter les hommes et leur apprendre justement à résister à toutes ces tentations néfastes. Pour forger leur libre arbitre. Mais Lucifer, à force d’inspirer cela aux hommes, aurait fini par pécher… »

Mais pour en arriver là, il faudra suivre l’aventure mélangeant roadmovie et action de deux hommes qui se croisent, se reniflent, se méfient, s’apprécient, …

« Accepter qu’entre humains, il existe autre chose que les rapports de force. »

L’auteur nous invite ainsi à réfléchir à ce que nous apportons à autrui ou aux rêves qu’on laisse sur le bord de la route :

« Avec toutes ses contraintes absurdes, ces choses que l’on s’impose à soi-même ; ces barrières que l’on érige patiemment autour de soi. Par obligation, par peur, bêtise ou convenance. Par habitude ou par pudeur. »

 

J’ai alors enchaîné avec la lecture de « L’héritage de Gaïa : Le pouvoir oublié de la Terre-Mère » de Didier Dorne. Cette fois, le titre m’évoque la saga « Siècle Bleu » de Jean-Pierre Goux. Gaïa est évidemment le point commun principal avec le chamanisme effleuré par les personnages. L’action file tout au long des pages ; l’intrigue, même si on la devine en progressant dans l’histoire, se pose avec force dès les premières pages. D’après les passages que j’ai surlignés, je dirais donc que l’idée défendue par l’auteur s’éclaircit sur la fin de l’histoire :

« La révolution ne pourrait s’opérer qu’au niveau de chaque individu. Il est illusoire de croire que le changement viendra d’en haut. »

On retrouve les notions de connexion entre les êtres même s’il n’y a pas d’arbre de la vie façon Avatar :

« Agis à ta guise, mais assure toi au préalable que tes actions ne portent tort à personne : tous les êtres vivants sont connectés et le mal fait à l’un d’entre eux blesse tous les autres. »

L’auteur incite aussi à l’amour :

« Un acte gentil rend le monde plus gentil, même si l’amélioration est infime… »

 

A la fin de ce livre, sans savoir que j’allais croiser quelques mois plus tard l’auteur de ma prochaine lecture, j’acceptais l’invitation au rêve de Bernard Werber avec « Le Sixième Sommeil ». Il y a quelques clins d’œil à d’autres auteurs dont j’ai pu apprécier les romans :

« est-ce que le prochain criminel de Thilliez s’appellera B Werber ? »

Il y a aussi des proverbes que je connaissais plus par le vécu que par la théorie :

« Promesses orales, douleurs anales. »

Il y a surtout des conseils à méditer :

« Celui qui n’a pas voulu quand il le pouvait… ne pourra pas quand il le voudra. »

« La victoire est toujours une possibilité. »

« Ce qui ne respecte pas le temps ne résiste pas au temps. »

 

Sixième SommeilC’est à l’occasion d’une conférence au sein de mon entreprise que j’ai pu croiser Bernard Werber. Venu pour nous parler de développement personnel, nous avons testé le rêve éveillé, le rêve guidé : sortir de son corps, s’envoler tel un superhéros, rejoindre une ile paradisiaque, trouver son objet fétiche, se laisser à la plénitude… Bon, pour moi, ça n’a pas fonctionné. Je repensais à la fois à la lecture de Sixième Sommeil que j’ai apprécié et aussi à un livre que je venais de finir « L’ile mystérieuse » de Jules Verne.

 

Encore beaucoup de retard et de belles lectures à partager…

Pas le temps d’écrire sur le blog

Voilà plusieurs mois que je n’ai pas pris le temps d’écrire un post sur mon blog. Parmi toutes les mauvaises excuses, je vous livre celle-ci.

En bronzant l’été 2015 sous le soleil espagnol, entre la baignade et la lecture au bord de la piscine, j’observais la pergola en imaginant ce que cela donnerait sur ma terrasse. J’ai commencé à prendre les mesures et réfléchir au projet.

projet terrasse

C’est alors que je me suis demandé s’il ne fallait pas d’abord tout défaire pour remonter, voire reconfigurer le plancher.

J’ai démonté proprement les planches et j’ai bien fait car plutôt qu’en racheter, je les ai finalement réutilisées.

Terrasse sans plancher

Soudain, une idée est apparue ! Comment ? Je ne sais pas trop. Est-ce suite à une émission qui  montrait comment optimiser l’espace de petites pièces dans une maison ? Une pub sur internet ? ou simplement un défi personnel ?

Quoiqu’il en soit, je me suis mis à creuser pour réaliser ce petit rêve personnel.

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Au fur et à mesure que je m’enfonçais, mes voisins se posaient des questions et certains ont dû me prendre pour un grand malade !

Terrasse trouée

Mes enfants, eux, sont restés imperturbables. Au départ, je leur disais que j’allais faire une belle soute pour ranger les chaises de jardin pendant l’hiver. Ma femme m’a laissé faire mais se demandant si le chantier allait être fini avant l’été 2016. C’était le défi !

Par moment, je me demandais moi-même dans quelle galère je m’étais fourvoyée… mais j’ai tenu ! J’ai sorti des cailloux et j’ai étalé la terre dans le jardin. Le pommier m’a remercié de couvrir ses racines qui sortaient.

consolidation trou

Le trou consolidé, il a fallu reconstruire le cadre avec des lambourdes neuves et solides en pensant au fait que la terrasse couvrirait le trou. Elle devrait supporter le poids de la table et des gens.

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Une fois le cadre finalisé, j’ai commencé à fixer les roues. Eh oui ! La folie de l’idée était de faire une terrasse amovible. Chaque roue peut supporter le poids de mon père, normalement. J’en ai vissé 18 en espérant que l’alignement permettrait de rouler comme il faut.

Terrasse à roulettes

Après avoir remonté le plancher, j’ai quand même dû relever plusieurs fois mon chef d’œuvre à l’aide d’un crique et de parpaings pour coller des plaques et rendre plus étanches la partie qui referme le trou. D’ailleurs, ce n’est pas suffisant et je pense ajouter des joints bateau.

Quoiqu’il en soit, elle roule et le trou a pile les dimensions pour accueillir le spa gonflable qui fait le bonheur de mes 3 garçons !

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Un spa sous ma terrasse

Ca fait du bien de faire les choses par soi-même, même si c’est sale, dur, qu’il fait froid, que ça ne se déroule pas toujours comme prévu, ça fait du bien.

Voilà ! Maintenant à chaque rayon de soleil, on profite du spa sous la terrasse. Je vais pouvoir réfléchir à la pergola maintenant !

Ce qu’on fait sans plaisir de Morgan Caine

Et voici un autre roman policier qui m’a accompagné dans le RER et métro entre le travail et la maison : CE QU’ON FAIT SANS PLAISIR

Au-delà de l’intrigue policière, l’auteur propose des situations amoureuses très différentes de l’amour naissant à la violence conjugale.

« Un enfer supportable, mais n’est-ce pas ça, la véritable définition de la torture »

Et il le fait bien ; je surligne les nombreuses images ou les métaphores amoureuses tout comme les pensées, mêmes simples mais éloquentes.

« N’était-ce pas cela, un couple ? Deux personnes qui se tirent mutuellement vers le haut ? »

Quant à l’intrigue, Morgan Caine ménage le suspens, crée des fausses pistes et plusieurs rebondissements bien qu’il faille dépasser les premiers chapitres pour mieux se laisser porter après la mise en place des personnages.

Un bon moment de détente.

 

Éloge de la gentillesse en entreprise d’Emmanuel Jaffelin


En 2014 à la Cité de la Réussite, je découvre sur scène Emmanuel Jaffelin dont la prestation quasi humouristique avait retenu mon attention. Or, ma responsable RH (que je salue et remercie au passage) l’invite cette année à nos événements internes mensuels « les jeudis entre nous » pour nous parler de son Eloge de la gentillesse en entreprise. Malheureusement pour moi, ça tombe sur un jeudi où je ne peux me libérer et profiter de cette soirée en compagnie de mes collègues et de l’auteur… Qu’à cela ne tienne, je vais tenir ma promesse de 2014 (enfin presque, puisque c’était son précédent bouquin) et télécharger son livre.

Après quelques pages, je ne suis pas tout à fait à l’aise… c’est curieux. L’auteur n’est pas très gentil avec l’entreprise et je commence à m’interroger sur son expérience du monde professionnel. D’ailleurs, il devine l’entreprise :

« Nous devinons alors que l’entreprise doit – sauf à se faire inhumaine – concourir à ce double but : elle a certes vocation à produire de la richesse, mais elle ne peut le faire contre l’essence même de l’humanité. »

Evidemment, certains fondamentaux sont rappelés sur le travail, le sens qu’il doit porter et l’idéal qu’il doit être :

« Si les êtres humains passent l’essentiel de leur temps, après l’enfance et avant la retraite, à travailler, il ne faut pas que ce moment représente une mauvaise parenthèse dans une vie, mais qu’il soit l’un des facteurs du vivre-ensemble. »

Evidemment, l’idée ci-dessus est séduisante mais que penser de l’éboueur qui participe certes à rendre nos vies agréables mais pour lui, peut-il dire que ce travail n’est pas une mauvaise parenthèse de sa journée, de sa vie ?

La première partie ne laisse donc pas apparaître la gentillesse et dessine une entreprise difficile à vivre :

« Difficile de prôner la sérénité au sein de l’entreprise quand on pense la guerre en dehors. »

En lisant cette phrase, je ne peux m’empêcher de penser à Blue Ocean Strategyou comment finalement éviter la guerre dont parle Jaffelin pour faire grandir son entreprise plus sereinement. Evidemment, cela exige aussi des efforts et la vigilance à l’égard de la concurrence guerrière (au sens de M Porter et de ses 5 forces).

« Si lien entre gentillesse et entreprise il y a, ce n’est donc pas dans un secteur qu’il faut le chercher, mais dans les relations professionnelles trop souvent considérées comme secondaires. »

La suite fait penser à un discours syndicale sur le profit contre les hommes :

« Le flux est le nouveau contremaître du salarié qui lui ordonne d’être toujours en mouvement, qui lui interdit la pause d’une manière plus redoutable encore que ne le faisait la chaîne de montage. »

D’ailleurs, le manager (ou manageur) s’en prend plein la figure. Rien sur les parties prenantes, en dehors de la concurrence à peine évoquée au travers de la guerre commerciale, pourtant le client est l’électeur principal des entreprises.

« Le manageur, les yeux rivés sur les indicateurs de performance, perd trop souvent de vue, non seulement le travail réellement effectué par le salarié, mais aussi et surtout la subjectivité de celui-ci, c’est-à-dire l’empreinte humaine qu’il apporte à l’entreprise et qui est faite de sa sensibilité, de son intelligence et de son histoire. »

Même quand on croit qu’il va finalement l’épargner, le manageur passe finalement pour un total incompétent qui ne capte pas l’essentiel :

« De fait, il serait trop lâche et trop facile de faire du manageur le bouc émissaire du mal-être dans l’entreprise et le responsable d’une logique qui, au fond, lui échappe pour l’essentiel. »

L’entreprise visée par E Jaffelin n’est pas la start up ou le petit commerçant. Il cible la grande entreprise… Pour avoir goûté à toutes les tailles d’entreprise, j’ai l’impression que l’auteur caricature la réalité et s’arrête sur les gros titres de Challenge, non ?

« le fait que ce dépeçage se fasse sous couvert de la loi en dit plus sur la capacité législative à entériner les faits là où il faudrait les enterrer que sur la différence morale du criminel et du « golden parachuté ». Il conviendrait d’ailleurs de s’interroger sur la valeur d’une loi qui protège les frelons : n’encourage-t-elle pas l’asociabilité, la déresponsabilisation sociale, le règne du tout-à-l’égo et, finalement, le mépris quotidien du salarié ? »

La confiance apparaît enfin dans les propos de l’auteur mais ce n’est qu’une ébauche comparée à ce qu’énonçait S.M.R Covey dans Speed of Trust :

« si le salarié n’est pas un cheval ni le manageur un cavalier, il n’est pas absurde de penser que « manager » consiste à instaurer une relation de confiance au sein d’une équipe pour en faire un attelage harmonieux. »

L’auteur s’en prend alors aux enseignements américanisés (type MBA) et à l’invasion des anglicismes dans notre quotidien.

« Jaurès disait que « quand les hommes ne peuvent plus changer les choses, ils changent les mots ». »

Je crois effectivement que la gentillesse est une force mais fallait-il un si long texte pour le lire ?

« Le fait que le sens de la gentillesse ait beaucoup varié ne nous empêche pas de reconnaître dans celui qui se montre bienveillant envers nous une noblesse morale et dans son geste, une authentique force morale. »

J’ai surligné bien plus de passages mais même en relisant ces citations, je suis finalement assez déçu de n’avoir pas trouvé chez Jaffelin un texte plus positif, plus constructif, moins culpabilisant tant pour les entreprises que pour les managers. Ca accentue ma déception de n’avoir pu entendre ses propos et débattre avec l’auteur…

Soyez gentils !

Proteus de Louis Raffin


Notre époque nous assomme d’information de toute part. Travaillant sur le sujet des smartcities, à l’occasion de mes commutations, j’ai regardé sur mon Kindle ce que je pouvais me charger sur le sujet. Les propositions d’Amazon sont assez pauvres en français et finalement, je fatigue des enseignements… j’allais abandonner ma recherche me disant qu’il serait préférable que je m’aère l’esprit avec un roman et là, je tombe sur Proteus de Louis Raffin. Alors je clique !

J’accroche rapidement, l’histoire s’ancre dans notre réalité contemporaine avec des images intéressantes :

« Au Monopoly, il n’y a que des perdants. Pour entamer une nouvelle partie, il faut d’abord détruire les richesses accumulées lors de la précédente. C’est ce qu’on appelle une crise économique, et si elle se prolonge, elle peut mener jusqu’à la guerre, comme à la fin des années 30. »

Un roman donc mais qui ne se vide pas d’enseignements :

« si vous regardez l’Histoire, ce sont le plus souvent des individus déterminés, et non les masses, qui en ont changé le cours… »

Pour la smartcity, je repasserai mais j’ai pris un certain plaisir à lire cette histoire qui est un peu un « Odyssée de l’espace » sur terre et qui illustre ce que pourrait être finalement notre avenir avec l’internet des objets, la robotisation et toutes les avancées technologiques que l’avenir nous réserve encore.