Que feriez-vous avec la cagnotte de l’Euromillions ?

Le roman « La liste de mes envies » est apparu sur le piano chez mes parents cet été. Mes contacts Facebook avaient publié quelques avis positifs et à l’occasion d’un déjeuner avec l’auteur de la révolution bleue, l’envie de le mettre sur ma liste de lecture s’était affirmée.

Grégoire Delacourt dessine une héroïne contemporaine. Ses superpouvoirs ? Aimer. Savoir trouver la beauté des instants, des gens, des échanges. Agir selon ses propres convictions.

L’auteur nous offre quelques phrases magnifiques. Appréciez :

« Apres le désir toujours vient l’ennui. Et il n’y a que l’amour pour venir a bout de l’ennui. »

Ou encore :

« De la violence ordinaire enfin. De la douleur mesquine. De la tristesse qui ne sort pas. »

Je crois que ces deux citations résument à merveille ce roman.

 

Bonne lecture !

Ombres et Lumières, Jean-Pierre Goux, édition Hugo & Cie

Sur ma page Facebook, Jean-Pierre me demandait si le second tome de Siècle Bleu m’avait plu. Cela faisait 2 ans que j’avais fini Siècle Bleu et j’attendais la suite avec impatience. Jean-Pierre a été très généreux puisque ce deuxième volet est riche en rebondissements et aurait pu très bien faire l’objet du tome 2 et du tome 3. J’ai simplement adoré !

L’aventure des héros reste exceptionnelle et l’auteur mêle fiction et réalité avec brio. J’ai même l’impression d’une plus grande fluidité dans l’écriture. Les actions se multiplient, les événements dévoilent les intérêts des différents personnages avec subtilité et l’auteur raconte son rêve bleu avec une ambition grandissante.

La saga Siècle Bleu se lit réellement sur plusieurs dimensions : c’est d’abord une histoire dont les Américains pourraient faire un blockbuster. Qui sait peut-être qu’un français pourrait s’en charger d’ailleurs (Luc Besson y trouverait son compte, sinon mon frangin après son premier long métrage en préparation). Une autre dimension décrypte les arcanes de la finance criminelle ou d’autres actualités. Dimension scientifique, dimension humaine, … La dimension la plus importante repose sur l’espoir d’un monde meilleur et chaque héro d’Ombres et Lumières reprend les propos du chef navajo Hozho : « Résister, c’est créer la beauté (…). Créer la beauté, c’est résister. Il faut retrouver le sacré sur cette terre profanée et se rappeler que nous appartenons à un Tout bien plus vaste. »

J’ai retrouvé des rêves d’enfant, parfois oubliés, parfois ajournés, certains réalisés. Les références au passé comme l’ancrage dans l’actualité (par exemple, la mise en orbite de Dragon par SpaceX) sont autant de preuves de la possibilité d’une évolution plus ambitieuse et surtout meilleure.

Contrairement au premier tome qui s’achevait sur une intrigue qui relève du crime par son auteur (maintenant moins puisqu’on peut lire les 2 tomes sans attendre 2 ans), le deuxième volet a une fin même si plusieurs suites restent possibles.

 

Jean-Pierre, si tu lis ces quelques mots : merci. Je serai plus patient pour la suite et si besoin, je répondrais présent à ton appel pour « donner une tournure concrète à certaines des idées exposées dans le livre. » Je crois que tu as su réaliser un premier rêve avec cette saga et j’espère que tu ne cèderas pas à la tentation face à ce qu’il reste à accomplir. J’ai relevé ce passage important dans ton livre : « Chaque être humain naît avec un ou plusieurs rêves. La vie est une lutte perpétuelle entre la volonté de les réaliser et la tentation de s’en détourner. » En démarrant cet article, je me suis remémoré comment j’ai fait ta connaissance, comment l’ombre a laissé la place à la lumière, la lumière extrême même : www.extreme-light-infrastructure.eu . J’ai souri. 

 

Aux naufragés du web qui ont atterri sur ce billet, je vous recommande vivement la lecture d’ « Ombres et Lumières ».

Bonne lecture.

 

PJ : le trailer

 

Leadership sous 0 degré

A l’époque, les aventures se vivaient encore dans le monde réel, plus souvent qu’aujourd’hui. Notre planète faisait l’objet d’explorations et de découvertes. Vous pourriez me citer un contre exemple récent avec le record réalisé par James Cameron, plongeant dans les abysses de l’océan Pacifique, par 10km de fond.

« Leadership sous 0° » revient sur l’aventure de Sir Ernest Shackleton et son expédition en Antarctique de 1914 à 1916. Dennis N.T. Perkins tire des leçons de management de cette expérience.
L’auteur en propose 10 :
1. Tenir le cap vers le but ultime et objectifs à court terme. N’est-ce pas l’un des fondements de la stratégie : vision et victoires rapides ?
2. Donner l’exemple. L’auteur souligne le fait que pour obtenir des équipes une forte implication, il faut savoir se donner soi même et contribuer à l’effort.
3. Rester optimiste et montrer de l’assurance tout en demeurant réaliste.
4. Prendre soin de soi. Il s’agit de trouver le bon équilibre entre les 2 enseignements précédents et de se sentir bien dans avec les décisions prises (ou non).
5. Souder. Equipe, équipe, équipe. Un leader n’existe pas sans équipe.
6. Minimiser les différences de statut social : courtoisie et respect.
7. Maîtriser les conflits.
8. Célébrer les victoires.
9. Prêt à prendre le Grand Risque : saisir la dernière chance.
10. N’abandonner jamais !

Les extraits de l’expédition donne envie de lire le récit original de l’Endurance. En lisant, je me suis fait la réflexion que l’histoire se porterait bien à l’écran et que cela donnerait un sacré film d’aventure, un blockbuster bourré d’effets spéciaux, etc (James Cameron adorerait, non ?). Après une recherche web, d’autres ont déjà eu l’idée, aussi bien en long métrage qu’en série TV. A l’occasion, il faudra que je regarde si on ressent le leadership du capitaine dans les interprétations.

Revenons à l’analyse de Perkins. Dans ma frénésie de corner les pages, je m’aperçois que peu d’exemples contemporains ont retenu mon attention. Pour plusieurs raisons et en particulier, parce que l’analogie de la vie en entreprise avec l’aventure de Shackleton présente des écarts importants :
Piloter un projet diffère de la gestion d’un processus mature. Or, même si toute entreprise a des projets, il lui faut surtout une activité récurrente pour assurer ses charges a minima et distribuer des primes et dividendes le cas échéant.
Vivre 24/7 une expédition n’a rien à voir avec une vie professionnelle classique. De nos jours, il est souvent de bon ton de séparer la sphère privée et la sphère professionnelle. Quand vous êtes coincés à plusieurs sur un navire puis sur les glaces, vous partagez plus, vous écoutez plus.

Il y a donc quelque chose de frustrant. C’est comme lire un livre de recettes sans pouvoir en goûter une seule.

Cependant, les aventuriers, celles et ceux prêts à démarrer des projets et à souffrir pour atteindre un but ou un rêve, apprécieront le récit de Perkins.
L’auteur décrit avec humour des situations qu’on rencontre aussi dans de grandes entreprises : ‘il n’y a probablement pas tache plus difficile pour un leader que celle d’avoir affaire à des gens médiocres tout en demeurant sensible aux sentiments de chacun et en veillant à préserver l’unité de l’équipe.’ Et il ne s’agit pas uniquement de l’équipe mais bien de tous les acteurs autour du leader : hiérarchies, homologues, subalternes, …

La situation extrême permet de mettre en évidence l’importance des fondamentaux y compris les plus basiques comme la politesse. Perkins l’illustre avec une anecdote personnelle saisissante : au Viet Nam, alors qu’il portait un message en pleine bataille, sous le feu ennemi, Perkins interrompit la discussion entre son commandant et l’officier du renseignement. Ce dernier lui cria : ‘Excuse toi !’ Perkins avait trouvé la situation irréaliste puis avait compris que ‘la politesse constituait un des rares vestiges de la civilisation.’

Le livre regorge d’anecdotes illustrant les enseignements de l’aventure de Sir Shackleton. Il dessine les traits communs des leaders et rappelle qu’une entreprise produit grâce à l’implication coordonnée des Hommes qui la constituent. Encore faut-il construire son équipe et déceler sa motivation ?

Allez en route et bonne lecture !

Starbucks Expérience

Le 22 septembre 2011, j’écoutais l’orateur fondateur de Starbucks, Howard Schultz, raconter l’histoire de son entreprise, celle de sa vie. Impressionné par l’enthousiasme de cet homme resté humble, j’ai acheté en sortant de l’amphi son livre « Comment Starbucks Coffee a sauvé sa peau sans perdre son âme ». J’ai corné plusieurs pages en espérant que ma chérie lira au moins mes marques à défaut de tout lire pour s’en inspirer dans son propre projet.

 

Notre story teller conte son aventure avec intelligence et avec cœur. Les différentes parties expriment les sentiments qui l’ont traversé : amour, confiance, souffrance, espoir, courage.

« Au cœur même du marchand, sommeille un désir de raconter une histoire en établissant des connexions sensorielles et émotionnelles. »

 

Evidemment, comme lors de son exposé à l’ESCP Europe, j’ai l’impression d’une campagne de notoriété, d’une histoire romancée pour mieux plaire. Ca marche ! Je vote pour ! Combien de PDG ont le courage de reconnaître des erreurs par écrit ? Combien avouent prendre conseils auprès de proches et d’expert ? Combien suivent les conseils de « subalternes » ? Howard Schultz se prête à l’exercice et décrit ses douleurs comme ses joies.

 

« Oui, il est possible de s’élever, de chuter et de se relever des rêves perdus, de rêver plus grand et de réussir dans notre monde perpétuellement mouvant, sans abandonner ce qui compte le plus. »

 

L’auteur partage ainsi son espoir, son enthousiasme, et invite à trouver les équilibres :

« Entre émotion et discipline. Entre instinct et information. Entre mondial et local. Entre professionnel et privé et bien sûr, entre profit et humanisme. » Et pour lui, ce n’est pas que parole, c’est aussi action : partenaire d’ONG, un des grands rassemblements d’entreprise s’est fait à la Nouvelle Orléans pour aider à reconstruire après la tempête Erika, …

 

C’est intrigant. Le fondateur a construit son entreprise autour d’une culture et de valeurs. Pour ses clients, ses salons de café proposent une expérience. Ses employés s’appellent des partenaires. Etc. Sans faire l’apologie des mouvements SLOW, ce PDG hors norme explique que la croissance pour la croissance ne fonctionne pas : « Poursuivre des objectifs gratifiants à court terme est toujours d’une trop courte portée. »

 

Alors évidemment quand on lit son histoire, on fait des parallèles avec son entreprise et ses projets. Et on rêve.

Street marketing et géolocalisation sociale

Dans ma quête du street marketing (voir pseudo définition ici), j’ai corné les pages du livre de Clément Vouillon « Marketing et Géolocalisation Sociale ». Vous me direz, c’est curieux : le titre s’éloigne déjà du but annoncé… mais c’est mon point de départ en complément de ce qu’on peut trouver en cherchant sur Internet.

En effet, parmi les sites qui ont le plus retenu mon attention, il y a Marketing-alternatif.com et ConseilsMarketing.fr. Ces deux sites proposent des exemples de campagnes publicitaires de rue. Il s’agit généralement de grandes entreprises avec des idées parfois des plus originales mais on perçoit des budgets sans doute conséquents. Or, si je recherche des concepts originaux, je regarde aussi à la dépense, à la rapidité de mise en œuvre et à l’impact local pour promouvoir intelligemment l’enseigne de ma petite femme, Viens Jouer A La Maison à Saint-Germain-en-Laye.

Revenons donc à ma lecture dont la couverture annonce la couleur : énorme publicité pour Facebook, Foursquare, Dismoioù, Plyce et d’autres (Yelp, CityVox, Qype, …). Plus qu’un livre de marketing, l’auteur évangélise la géolocalisation sociale. La plupart des pages que j’ai cornées ressemblent à un mode opératoire pour les différents réseaux sociaux fonctionnant soit avec du « check-in » (action d’annoncer sur votre page/mur que vous êtes dans tel ou tel lieu : Facebook Place ou Foursquare), soit avec des avis (Qype ou PagesJaunes). Toutefois, si Clément Vouillon fait preuve de modestie (contrairement à la préface proposée par Grégory Pouy), l’objectif est atteint me concernant : j’ai ouvert des comptes sur Foursquare, Qype et d’autres qui n’attendent plus que check-ins et avis.

Et le street marketing dans tout ça ? j’ai pioché dans le livre l’idée d’une micro chasse aux trésors : un événement simple et modeste pour découvrir Saint-Germain-en-Laye et la maison du 2 rue Ducastel. Nous verrons d’ici quelques jours si cela fonctionne, à suivre donc !

La théorie des dominos, Alex Scarrow

La théorie des dominos, voilà un livre dont les pages n’ont pas souffert de mon habitude de corner impulsivement les passages… Et pourtant, cette histoire m’a fait vibrer, m’a tenu en haleine, tout en m’effrayant.

Cadencée sur une semaine, l’histoire pourrait être celle de la création… 7 jours, comme Dieu… Le chaos, tel le big bang… Au centre de l’intrigue, l’Homme.

Même si j’ai pu lire par le passé de nombreux livres de divertissement, le cinéma a toujours été mon vecteur préféré pour les intrigues et l’action. Mais les scènes de guerres décrites par Alex Scarrow sont impressionnantes et je me suis surpris a les apprécier. Juste avant, j’ai lu 9 dragons de Michael Connely et les scènes d’actions m’ont nettement moins fait palpiter. Des 2 livres offerts par ma tante, la théorie des dominos a largement ma préférence.

Je ne lis quasiment que dans le R.E.R. et la jungle quotidienne donne autant de relief à l’histoire que regarder un bon film d’horreur dans le noir par une nuit d’orage. C’est flippant. Le Pic Pétrolier sert d’excuse a l’auteur pour rappeler que l’homme est un loup pour l’homme.

Merci tata pour ce cadeau

Définition du Geek selon Stephen King

En 1987 alors qu’Internet n’est encore qu’un projet, Stephen King donne une définition du GEEK dans « Anatomie de l’horreur » : « Dans certaines foires, le monstre le plus terrible de tous es relégué dans une fosse, au fond de la tente, dans le coin le plus sombre, comme s’il s’agissait d’un damné venu du Neuvième Cercle de l’Enfer, et une loi datan de 1910 lui interdit de faire son numéro. On l’appelle le geek, et si vous êtes prêt à payer un supplément d’un dollar, vous le verrez arracher d’un coup de dents la tête d’un poulet encore vivant et l’avaler alors même que l’oiseau décapité tressaille encore dans ses mains. »

Propagande verte et amitié insoutenable

Mes parents ayant lu « L’écologie en bas de chez moi », de Iegor Gran, font leur « petit geste » de recyclage en me l’offrant. Ni roman, ni essai, l’auteur livre ses impressions sur la propagande verte de ces dernières années et sur une amitié sacrifiée sur l’autel de l’éco-idéologie (ou l’inverse idéo-écologie).

Qu’est-ce qui tient du roman ? Qu’est-ce qui tient de l’autobiographie ? Pas facile à dire… Il écrit dans son texte : « Misérable est l’écrivain qui se sert de son imagination pour produire des textes nouveaux. » Wikipédia est pauvre en information sur Iegor Gran ; en le googlant, on finit par trouver une biographie des écrivains franco-russes plus complète. Il a donc bien fait l’Ecole Centrale Paris et comme Boris Vian, CNISF.org ne le référence pas dans son répertoire des ingénieurs français.

Son livre est sorti quelques jours avant l’annonce de Nicolas Hulot comme candidat à la Présidence. On peut imaginer les cauchemars de l’auteur cette nuit là et ce que cela donnera s’il est élu…

Si l’auteur attaque « la propagande » portée par les écologistes, soutenue par les entreprises qui y voient une opportunité, Iegor semble attristé par la disparition d’une amitié autrefois sincère.

Pour apprécier la démonstration, il faut garder une ouverture d’esprit et ne pas être allergique aux notes de bas de page de l’auteur (qui prend plaisir à ouvrir des parenthèses par ce moyen).

Cancùn : carte, territoire et Valerian

La deuxième semaine de janvier 2011, nous sommes partis nous reposer à Cancùn, ville de fêtes et du dernier sommet sur le climat. A l’aéroport, perdu dans le rayon bouquin du relay de notre terminal à Roissy, je me suis laissé tenter par « La carte et le territoire » de Michel Houellebecq pour occuper les séquences de bronzage face à la mer entre 2 visites culturelles ou festives.

2011 sera la première étape de notre projet de vie, nous avions donc choisi d’être modeste et de ne pas trop rallonger notre avoir suite aux vacances avortées pour cause de volcan en 2010. Notre hôtel 2 étoiles se situait après la série d’hôtels 5 étoiles sur le chemin depuis l’aéroport. La première nuit fut rude… il ne restait qu’une chambre avec 2 petits lits, une clim rouillée et bruyante et des murs aussi épais que du papier à cigarette… Gloups !!! Le lendemain, on nous libéra dans un autre bâtiment de l’hôtel, une chambre avec un vrai lit et plus agréable.  Ouf ! Les jardins derrière les bâtiments conduisaient à une plage de sable blanc et fin et à une eau turquoise. Allongé sous le soleil, environ 30°, j’ai commencé ma lecture. Je n’avais jamais lu de Michel Houellebecq alors pourquoi pas celui qui a eu le prix Goncourt. Je n’ai quasiment pas corné de pages : une pour me faire penser à acheter le livre de Bill Gates sur la Route du futur, une parlant de « l’honneur de la fonction » (parce que parfois je me sens entouré de gens pas assez honorés par leur fonction et d’autres beaucoup trop…), une autre page parlant du besoin d’avoir des centres d’intérêt et une dernière laissant croire que l’auteur donne des cours de creative writing. Bref, des pages cornées pour me souvenir de faire quelques recherches Internet à mon retour. Bouquiner en plein air m’a rappelé les bons souvenirs d’étés quand je lisais les grands auteurs pour ma classe prépa. L’auteur m’a tenu en haleine les deux premières parties mélangeant vie contemporaine et événements futurs. La fin m’a beaucoup moins plu… De mémoire, Houellebecq reconnaît lui-même qu’il n’a jamais su finir une histoire (Peut-être faudrait-il que je vérifie avec ses autres œuvres).

Autour de notre hôtel, comme aux abords de Cancùn, la ville garde les traces d’une crise économique et financière violente… Hôtels abandonnés, constructions stoppées, boutiques liquidées… Ca surprend pour une destination réputée pour le farniente et ses hôtels de luxe. Malgré tout, les prix restent élevés et les survivants se battent pour faire tourner leurs commerces. Si à Las Vegas, je n’avais pas réussi à sortir madame en boîte, en mémoire de The Mask (oui bon, d’accord…), nous avons passé une soirée au Coco Bongo !!! Goldmembers en plus… En fait heureusement, la fosse étaient pleine de jeunes (et moins jeunes) dansant sur les bars, se plotant, s’embrassant, se mélangeant… La crise n’a pas arrêté la fête.

Nous n’avons pas fait plus de 8300 km juste pour glander sur une plage et danser dans une boîte aussi mythique soit elle. Hélène voulait me montrer les temples qu’elle avait visités il y a plus de 10 ans. Sous la chaleur écrasante, le site de Chichen Itza est impressionnant : ses places, ses temples, son observatoire, … La pluie chaude nous a accompagnés pour le site de Cobà. Aux alentours, nous avons pris un bain dans un Cénotes suivi d’une purification par un chaman (bon, ok, il avait une blouse aux couleurs de la compagnie qui organise ce petit tour). Au sommet du temple, la vue est impressionnante sur la jungle et laisse à réfléchir sur la vie passée sur ces lieux et ce qu’il en restera dans le futur… Notre guide, Liliana, nous a fait visiter une petite boulangerie typique avant de raccompagner deux enfants de 5 et 7 ans à leur « cabane ». Le petit Valerian m’a bouleversé, assis à côté de moi dans le mini-bus, sa main s’est posé sur mon genou pendant tout le trajet. Je l’ai regardé pendant ce court voyage ; ses petits doigts m’ont rappelé ceux de mes enfants, son visage un peu sale a souri en voyant Liliana donner ses gâteaux.  Arrêté au bord de la route, un garçon est venu les accueillir, sans doute le grand frère, plus qu’heureux de les voir arriver avec leur trésor…  

En traversant les villes parfois faîtes de bois, parfois faîtes de béton, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que c’est quand même culoté de faire un sommet sur le climat à Cancùn où les hôtels envahissent les terres, dénaturant parfois des sites historiques. Il faut dire que je n’ai pas vu les infrastructures traitant les eaux usés de ces empires voyant défilés les touristes de tous les coins de la planète… Par contre, j’ai vu une éolienne. Un test ? Même si le contraste est moins fort qu’en Inde, la richesse s’installe à côté de la pauvreté…

J’ai passé d’excellentes vacances, j’ai vu des sites et des paysages magnifiques, je me suis senti impuissant face à certaines situations. Le sourire de Valerian me laisse croire qu’il grandira dans son environnement, différent de celui de mes enfants, mais très certainement en attachant une grande importance à la vie.

Le temps de faire une pause

Sur les 3 livres que j’ai ouverts de front, il y en a un qui a pris de vitesse les autres : « Trop Vite ! » de Jean-Louis Servan-Schreiber. Quelle ironie ! Pourtant l’auteur aurait sans doute préféré que je le lise plus lentement avec autant d’attention que l’intérêt qu’il a pu susciter et que je me mette au calme plutôt que dans le feu du RER connectant quotidiennement mon domicile à mon bureau. Pour relire au calme certains passages, j’ai donc corné, corné et corné quasiment une page sur trois !

Si le temps est le fil conducteur du livre, l’auteur explore les trois piliers du développement durable :

  • Sociétal : tant au travers des tendances politiques qu’au travers des relations aux autres,
  • Economique : l’impact sur la vie des entreprises, le système financier et la consommation,
  • Environnemental : parce que le temps nous est compté…

L’introduction pose le ton, avec du positif : « Nous avons tout pour mieux savoir, comprendre et prévoir. » suivi du négatif (souvent sous forme de question) : « Par quelle étrange malédiction sommes-nous pourtant, collectivement et individuellement, devenus myopes ? » JLSS explique ce mal par « la pandémie du court-termisme ».

Il explique la contagion par le progrès technologique et l’accélération provoquée par Internet notamment. C’est vrai qu’Internet permet un zapping permanent d’un sujet à un autre, de lire des informations toujours plus courtes, de se limiter à l’essentiel ou parfois au superficiel malheureusement… Et cela se propage dans le monde politique comme dans nos entreprises aux plus hauts niveaux. Plusieurs fois, j’ai été témoin de prises de décisions, certes avec élégance mais parfois aussi avec esbroufe, sans recul  et sans prise en compte du long terme (« Après moi, le déluge ! »). Certains ont même reporté leurs réflexions en me disant : « un tel décret mérite un schéma. Sujet suivant ! » Mouais… le monsieur avait raison, j’aurais pu prendre le temps de faire un schéma mais le fameux décret tient sur un A4. Cet exemple illustre pour moi une crainte de JLSS sur la « démusculation » de nos neurones : les « transformations profondes de nos modes d’action et rythmes de travail sont en train de modifier nos comportements, au risque d’atrophier certaines de nos facultés. » L’auteur nous invite a lire l’article de Nicholas Carr : « Is Google making us stupid ? »  Faut-il donc avoir peur des progrès ? JLSS modère la réponse en rappelant que Socrate « s’inquiétait du développement de l’écriture, craignant que les gens ne finissent par confondre les mots écrits avec la vraie connaissance. » Au-delà d’Internet, ce sont tous les nouveaux services qui contribuent au court-termisme : « Vivons dans l’instant, nous en avons les instruments ! ». L’auteur illustre ce point et le fait que « la valeur d’usage commence à supplanter celle de possession » par le Velib, l’autolib, … Reste à voir si le partage dure dans le long terme, si les produits partagés sont maintenus en l’état continuant à rendre les services séduisants.

Le journaliste cite également Robert Rochefort rappelant qu’autrefois « nous avions une conception patrimoniale des objets et de l’acte d’achat. » Ca m’a rappelé les propos d’Yves Carcelle lors des rencontres économiques de Saint-Germain-en-Laye. Le patron de Louis Vuitton expliquait que le luxe avait traversé la crise car les produits sont de « réels investissements » qui apportent aux clients un « supplément d’émotion ». Un sac Louis Vuitton s’achète sans doute avec la même conception qu’autrefois. Quels objets laisserai-je à mes enfants ? Je ne sais pas… cela dit, mon fils aîné allume de temps en temps le synthétiseur que j’ai eu il y a maintenant plus de 20 ans.

La lecture de certains passages a retenu aussi mon attention par rapport à mes garçons. JLSS conte une expérience où on laisse un enfant seul dans une pièce avec un bonbon en lui promettant de lui en donner un 2ème dix minutes plus tard, si l’enfant n’a pas à ce moment mangé le bonbon. Visiblement « la grande majorité des petits mangeait le bonbon tout de suite. » Quand je les observe, je me dis qu’individuellement chacun pourrait craquer tandis qu’en groupe ils pourraient peut-être tenir le coup… Faudra que j’essaie ! Mais comment savoir si céder à certains de leurs caprices nuira plus tard à leur avenir ? J’ai parfois l’impression d’user du prétexte qu’ils sont petits (ou de mes absences) pour répondre à ces pleurs, ces crises, … De la même façon, JLSS écrit : « La science donne de l’espoir, mais elle sert aussi de prétexte à ceux qui préfèrent retarder les mesures contraignantes. »

Je ne peux que conseiller la lecture de ce livre à celles et ceux qui s’interrogent sur leurs propres vies tant personnelles que professionnelles.