L’ardeur des Pierres de Céline Curiol

Certains livres réveillent des souvenirs, m’apportent indirectement des réponses au quotidien pour ma famille aussi bien que mon travail. 

Pourtant ce n’est pas la quatrième page de couverture qui m’a convaincu que l’ardeur des pierres m’assurera ces plaisirs. Je l’ai acheté sans lire la promesse sur cette page qui guident d’autres lecteurs dans leurs choix.

Si la raison qui m’a fait lire ce roman était autre, qu’est-ce que mon imagination aurait espéré en lisant le pitch ou le résumé ? Le voyage d’une femme ?  Kanto, un Candide dans un jardin japonais. L’intrigue du titre ?

Est-ce que la raison qui m’a poussé à lire cette histoire donnera à d’autres l’envie de s’y plonger ? Quelques amis sans doute sur Facebook mais pas plus de 2 ou 3 (ma mère comprise).

Même si j’ai découvert Kyoto sous la pluie et à l’occasion d’un voyage d’affaires, ce roman devait raviver mes souvenirs de quelques pas dans le jardin des temples, dans les rues étroites et piétonnes, le dépaysement face au menu d’un restaurant incompréhensible pour moi. Ce n’est pas un guide voyage même si Céline y décrit quelques décors, quelques arbres et aussi… Des pierres.

Pendant la lecture, j’ai pu m’identifier selon les passages à Kanto, car j’ai parfois l’impression d’oublier des moments passés, des rencontres, des lectures… Il suffit parfois de petits riens pour se remémorer des détails. Par exemple, dans une scène, Kanto « céderait presque à la tentation de se mettre à courir par précaution, l’imagination nourrissant la peur et la peur, l’imagination ». Enfant, les soirs d’hiver, quand je revenais de nuit à pieds de chez mon super pote, cette spirale peur-imagination m’avait poussé à foncer chez moi pour éviter de croiser un monstre de la nuit… Pourquoi cela me revient en lisant ce passage ? Je ne sais pas… 

D’autres passages me rappellent à mon quotidien : mes clients, mes équipes, mon entreprise même.

Celui dont les souffrances deviennent intolérables ne s’aperçoit pas qu’il s’est perdu

Il faut une humilité japonaise pour demander conseil, pour accepter une critique et, tel un judoka (comparaison uniquement pour voir si mon père lit jusque là. Qu’il se rassure sur les valeurs que j’ai gardées, y compris de certains enseignements forcés), donc, tel un judoka retourne son adversaire en utilisant sa force.

Y a-t-il des références à Boris Vian avec ce bourgeon au niveau du plexus du héro et ces parois qui semblent se recourber (matrix ?) ? Peut-être ou pas… Qu’importe !

La raison qui m’a poussé à découvrir l’univers de l’ardeur des pierres est la suivante : cette auteur, avant de l’être, avait partagé les planches avec moi et m’avait accordé une confiance inconsciente en sautant dans mes bras depuis une estrade d’au moins 2m lors d’une répétition pour une représentation en banlieue lyonnaise ! Quel souvenir J Je ne me souviens même plus de la version finalement retenue pour la représentation.

Je t’embrasse Céline !