Le Souffle des dieux

Le précédent tome n’avait pas déclenché en moi une vague d’admiration. Comme écrit dans mon précédent billet, je n’ai pas aimé la fin.

Pour ce second volet, « Le souffle des dieux », j’avais peur que la fin soit pire, un teaser pour le troisième épisode sans apporter de satisfaction ou de conclusions aux pistes ouvertes. Eh bien, non ! Ce deuxième tome est bien conçu, presqu’autonome.

Evidemment, je suis toujours un peu mal à l’aise, comme s’il y avait profanation, à donner des rôles à des célébrités ou à jouer avec l’histoire, les mythes et religions. En même temps, c’est un autre éclairage et ça permet de raviver la mémoire.

« Parle de ce que tu connais.

Montre plutôt qu’explique.

Suggère plutôt que montre. » (Edmond Wells, mentor du héros)BWSD

 

L’humour est présent, comme l’amour :

Alors que Michael est prisonnier de la muse Thalie, il s’en sort en pensant à Aphrodite « comme si un poison guérissait d’un autre poison. »

« Une utopie intéressante peut être tout simplement de commencer à s’entendre à deux… Dans un couple. »

Et le héros lutte contre ses désirs, tant ceux incarnés par Aphrodite ou ceux qui forment les ambitions de son peuple :

« Si tu le veux vraiment, nous pourrions faire l’amour, c’est vrai, mais tu n’aurais que mon corps, pas mon âme. »

 « Ce sont tes désirs qui te font souffrir. »

« L’intimidation permet d’économiser bien des vies. » (Cours de Sisyphe)

 

Il y a parfois comme des leçons de stratégie ou de management. Après tout, ils sont élèves dieux et doivent construire des civilisations. Chacun teste sa technique ou sa philosophie en la matière. Et n’est pas la caricature la plus répandu du consulting dans cette citation :

« Ce sont les boiteux qui veulent apprendre aux autres à marcher. Et ce sont ceux qui ont échoué qui donnent des leçons aux autres pour gagner. »

Ma citation favorite illustrant le comportement de certains en entreprise : « (les âmes) ont peur de ne pas accomplir leur mission. Alors elles empêchent les autres de réaliser la leur. »

Bernard Werber ressort également cette anecdote :

« Tout homme qui entreprend quoi que ce soit a systématiquement trois sortes d’ennemis : ceux qui voudraient bâtir le même projet à sa place, ceux qui voudraient réaliser le projet contraire, et surtout la grande masse de ceux qui ne font rien. Et ceux-là sont souvent les critiques les plus virulents. »

Il cite également d’autres auteurs comme Oscar Wilde : « Dans la vie il y a deux tragédies. La première c’est de ne pas avoir ce que l’on souhaite. La seconde est d’obtenir ce que l’on souhaite. Mais la pire des deux est la seconde, car une fois qu’on a ce que l’on veut, on est souvent déçu. »

 

Il y a aussi des jeux sur les contrastes qui peuvent parfois sembler des banalités mais les évidences sont parfois bonnes à rappeler :

« Le mal sert peut-être à révéler le bien. »

« Ce n’est que dans le noir qu’on voit la lumière. »

Comme ne pas penser que parfois Bernard Werber s’adresse directement à moi, à moins que ce soit Zeus : « tu as été fainéant. Tu n’as pas assez accompli de choses par rapport à ton potentiel. »

« On ne peut s’élever qu’en affrontant l’adversité. »

 

En conclusion, s’il n’y avait qu’un tome à lire, ce serait celui-là (cela dit, je n’ai pas fini le 3ème que j’ai à peine démarré).

 

Comme j’ai beaucoup corné, je vous offre quelques citations :

« La torture par le travail inutile. » (Torture nazie)

« Darwin se trompe. Au bout du compte, c’est l’alliance qui gagne, pas la compétition. »

« Quand vous répandez une peur ou un mensonge vous créez cette peur et vous transformez ce mensonge en réalité. »

« Je ne vois plus le grand avenir radieux. »

« L’héroïsme se crée dans la scène finale. »

« Pour obtenir un héros de qualité, choisissez d’abord un être qui a une bonne raison de se réparer, donc une résilience. »

« On tue pour survivre. »

« Un cœur amoureux qui vous poursuit, ça peut devenir l’enfer. »

« L’amour est la victoire de l’imagination sur l’intelligence. »

« Un peuple, on le programme, on le manipule. Mais on l’écoute. » (cours de Prométhée)

« Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on est vertueux, et ce n’est pas parce qu’on est riche qu’on est égoïste. »

« Le peuple aime craindre l’autorité. Il aime être puni. »

« Toute initiative perdue dans la masse. »

« L’homme veut se rend maitre du futur pour rester en vie le plus longtemps possible. »

« La personnalité a besoin d’expériences douloureuses pour évoluer. »

« Il faut que je m’aime. Il faut que j’aie confiance en moi. »

« Même le malheur finit par se fatiguer de s’acharner sur une même personne. »

« Un couple c’est un peu un système d’aimants qui s’attirent et se repoussent. » (Héra)

« Entre dire merci à quelqu’un qui les as aidés, et obéir à quelqu’un qui les menace physiquement, les gens n’hésitent que rarement. »

« La certitude, c’est la mort de l’esprit. »

« On ne se définit pas seulement par ce qu’on est, mais par ce qu’on n’est pas. »