Voyage d’un apprenant

 

L’apprentissage se vit comme une aventure avec des obstacles, des rencontres et des découvertes. Le plus important, c’est de prendre plaisir à ce voyage et de le conduire à son terme.

 

Pour les enfants, l’enseignement est une obligation tandis que pour les adultes, cela reste un choix qui se fait avec humilité et ouverture d’esprit.

C’est pour ces raisons que nos enfants ont besoin d’attention tout au long de leur parcours scolaire pour lever les obstacles, parfaire leurs connaissances et construire leurs compétences.

 

Passer de l’ignorance d’un sujet à sa connaissance, puis à la compétence est un voyage plus facile à réaliser quand on le fait accompagné et avec enthousiasme. Dans mon précédent billet, j’appréciais les anecdotes de Dennis NT Perkins. Quand il aborde l’apprentissage et la patience qui s’impose au leader (à l’enseignant, au coach, aux parents, …), il raconte une histoire personnelle attendrissante. Son fils avait atteint l’age de conduire et Perkins lui avait longuement préparé à la conduite et à l’entretien de son véhicule. En particulier, il avait insisté sur la jauge d’huile pour protéger le moteur. Arriva alors le jour où le voyant vira au rouge. Le jeune homme heureux d’avoir fait attention à la jauge demanda à son père huile et entonnoir. Il revint plusieurs fois à la charge en quête de matériel pour accomplir sa tâche avec le plus grand soin. Il sollicita une dernière fois son père occupé par ailleurs et se plaignit de la lenteur de mise à niveau. Découvrant la scène Perkins se rendit compte qu’il avait bien enseigné le suivi de l’indicateur mais n’avait pas montré à son enfant comment remettre efficacement de l’huile dans le moteur. Son fils essayait de remplir par la jauge.

 

Chez l’adulte, l’apprentissage peut s’avérer plus compliqué. On illustre souvent le cerveau comme un verre rempli d’eau. Pour y injecter de nouvelles idées, il faut alors accepter de vider un peu du contenu, faire de la place pour y ajouter un nouveau contenu sinon le verre déborde. Toutefois, l’adulte choisit de reprendre des études. Qu’importe la motivation (pur plaisir, nécessité pour sortir d’une crise, …) !

Lors d’une formation continue, la formatrice illustra le chemin à parcourir par les 4 phases suivantes : II, CI, CC et IC. Elle donna l’exemple d’une personne souhaitant apprendre à jouer du piano. Au démarrage, l’apprenant est en phase 1 : inconscient et incompétent (II). L’envie est là mais la personne n’a pas conscience de la difficulté, du chemin, et se heurte à son incompétence. Puis, notre futur pianiste prend conscience du travail à accomplir et entre ainsi dans la seconde phase : conscient et incompétent (CI). Si un adulte peut s’accrocher dans cette phase, l’enfant a souvent besoin d’accompagnement, d’encouragement, … L’apprenant sort généralement de ce stade, le plus dur, avec plaisir et devient conscient et compétent (CC). Cette avant dernière phase souligne la nécessité pour l’apprenant de fournir consciemment un effort intellectuel afin de mettre en œuvre sa compétence de pianiste. La dernière phase, inconscient et compétent (IC), décrit l’automatisme acquis par le pianiste. L’effort n’est plus conscient pour déployer son art.

Il est évident qu’un apprentissage n’est pas si linéaire et que l’itération par niveau de difficulté permet d’équilibrer ces 4 phases pour rester motivé en montrant une progression.

Le reproche que je ferai à ce modèle, c’est de laisser penser que toute chose peut se faire au final de manière inconsciente. Je pense qu’il est important de maintenir son intellect en veille, les automatismes pouvant conduire à des erreurs si le contexte change, par exemple. A mon sens, il faut voir cette 4ème étape comme la préparation au niveau supérieur et au retour progressif en phase II.

 

Chaque sujet peut faire l’objet d’un apprentissage, à chacun de trouver son chemin.

 

Bon voyage !

Leadership sous 0 degré

A l’époque, les aventures se vivaient encore dans le monde réel, plus souvent qu’aujourd’hui. Notre planète faisait l’objet d’explorations et de découvertes. Vous pourriez me citer un contre exemple récent avec le record réalisé par James Cameron, plongeant dans les abysses de l’océan Pacifique, par 10km de fond.

« Leadership sous 0° » revient sur l’aventure de Sir Ernest Shackleton et son expédition en Antarctique de 1914 à 1916. Dennis N.T. Perkins tire des leçons de management de cette expérience.
L’auteur en propose 10 :
1. Tenir le cap vers le but ultime et objectifs à court terme. N’est-ce pas l’un des fondements de la stratégie : vision et victoires rapides ?
2. Donner l’exemple. L’auteur souligne le fait que pour obtenir des équipes une forte implication, il faut savoir se donner soi même et contribuer à l’effort.
3. Rester optimiste et montrer de l’assurance tout en demeurant réaliste.
4. Prendre soin de soi. Il s’agit de trouver le bon équilibre entre les 2 enseignements précédents et de se sentir bien dans avec les décisions prises (ou non).
5. Souder. Equipe, équipe, équipe. Un leader n’existe pas sans équipe.
6. Minimiser les différences de statut social : courtoisie et respect.
7. Maîtriser les conflits.
8. Célébrer les victoires.
9. Prêt à prendre le Grand Risque : saisir la dernière chance.
10. N’abandonner jamais !

Les extraits de l’expédition donne envie de lire le récit original de l’Endurance. En lisant, je me suis fait la réflexion que l’histoire se porterait bien à l’écran et que cela donnerait un sacré film d’aventure, un blockbuster bourré d’effets spéciaux, etc (James Cameron adorerait, non ?). Après une recherche web, d’autres ont déjà eu l’idée, aussi bien en long métrage qu’en série TV. A l’occasion, il faudra que je regarde si on ressent le leadership du capitaine dans les interprétations.

Revenons à l’analyse de Perkins. Dans ma frénésie de corner les pages, je m’aperçois que peu d’exemples contemporains ont retenu mon attention. Pour plusieurs raisons et en particulier, parce que l’analogie de la vie en entreprise avec l’aventure de Shackleton présente des écarts importants :
Piloter un projet diffère de la gestion d’un processus mature. Or, même si toute entreprise a des projets, il lui faut surtout une activité récurrente pour assurer ses charges a minima et distribuer des primes et dividendes le cas échéant.
Vivre 24/7 une expédition n’a rien à voir avec une vie professionnelle classique. De nos jours, il est souvent de bon ton de séparer la sphère privée et la sphère professionnelle. Quand vous êtes coincés à plusieurs sur un navire puis sur les glaces, vous partagez plus, vous écoutez plus.

Il y a donc quelque chose de frustrant. C’est comme lire un livre de recettes sans pouvoir en goûter une seule.

Cependant, les aventuriers, celles et ceux prêts à démarrer des projets et à souffrir pour atteindre un but ou un rêve, apprécieront le récit de Perkins.
L’auteur décrit avec humour des situations qu’on rencontre aussi dans de grandes entreprises : ‘il n’y a probablement pas tache plus difficile pour un leader que celle d’avoir affaire à des gens médiocres tout en demeurant sensible aux sentiments de chacun et en veillant à préserver l’unité de l’équipe.’ Et il ne s’agit pas uniquement de l’équipe mais bien de tous les acteurs autour du leader : hiérarchies, homologues, subalternes, …

La situation extrême permet de mettre en évidence l’importance des fondamentaux y compris les plus basiques comme la politesse. Perkins l’illustre avec une anecdote personnelle saisissante : au Viet Nam, alors qu’il portait un message en pleine bataille, sous le feu ennemi, Perkins interrompit la discussion entre son commandant et l’officier du renseignement. Ce dernier lui cria : ‘Excuse toi !’ Perkins avait trouvé la situation irréaliste puis avait compris que ‘la politesse constituait un des rares vestiges de la civilisation.’

Le livre regorge d’anecdotes illustrant les enseignements de l’aventure de Sir Shackleton. Il dessine les traits communs des leaders et rappelle qu’une entreprise produit grâce à l’implication coordonnée des Hommes qui la constituent. Encore faut-il construire son équipe et déceler sa motivation ?

Allez en route et bonne lecture !

Hélène & patron incognito

Dimanche 18 mars 2012. Paris Porte de Versailles. Salon Franchise Expo.

Dans le RER, je faisais remarquer à Hélène que l’ambiance de la rame était bien meilleure que lorsque je le prends en semaine. Des amis s’apprêtaient à une promenade parisienne. Des familles souriantes discutaient. Les enfants, plus nombreux, riaient. Nous nous rendions au parc des expositions à Versailles, Hélène devait intervenir à une table ronde du salon Franchise Expo.

Au premier rang, ma fierté grandissait. Caméra au point, prêt à filmer, j’écoutais les participants raconter leurs expériences. Parmi eux, Jean-Claude Puerto, fondateur de Ucar et star sur M6 de « Patron incognito ». Après avoir expliqué l’importance d’avoir une bonne image de soi et de prendre plaisir dans son travail, le PDG de UCar a développé « LE » test de recrutement de ses franchisés :

 

Comment ne pas sourire ? Et pourtant, c’est tellement vrai. Il faut être prêt à se donner et réaliser toutes les tâches. Il n’y a rien de rabaissant à cela et souvent, en aidant Hélène le samedi soir en faisant le ménage, cela devient un moment de calme et de réflexion pour moi. L’investissement personnel se concrétise pleinement.

Dans quelques jours, M6 commencera la diffusion de Patron Incognito, émission à laquelle a participé JC Puerto. J’espère qu’on le voit prendre du plaisir à laver une voiture 🙂 En attendant, retrouvez quelques-uns de ses conseils après les morceaux choisis de l’expérience d’Hélène :

Il y a parfois des moments de découragement et souvent une fierté personnelle à se dépasser et à surmonter des obstacles. Hier encore, derrière la caisse, pendant qu’Hélène remplaçait l’une de ses intervenantes arrêté pour maladie, j’écoutais ma femme s’occuper des enfants et rire avec leurs parents. Parfaite illustration de ce qu’elle souhaitait au travers de ce beau projet, son petit commerce « Viens Jouer A La Maison » à Saint-Germain-en-Laye.