Rey oh nan !

Après une journée consternante (ça arrive parfois), il fallait que j’achète de quoi lire pour occuper mon temps de transport : « L’anglais des affaires pour les nuls », « Le rapport de la CIA » et « Un léger passage à vide ». Comment j’ai choisi ? L’anglais, parce qu’il faut vraiment que je progresse. La prospective américaine, par curiosité. Nicolas Rey, parce que la couverture me plaisait et il me fallait un truc au cas où j’étais enfin guéri de la prospective.

Ne me laissant pas démoraliser par l’avant propos d’Alexandre Adler, je passe au contenu rédigé par l’une des plus grandes agences américaines… un trajet… puis 2… et pis, la fatigue des journées de boulot anéantit ma motivation à poursuivre. Je sors alors de mon imperméable, qui sert de sac à main, le livre de Nicolas Rey.

Les 10 premières pages, je ne corne pas grand-chose mais j’avoue que je me marre un peu. J’en ai un peu honte pour le pauvre gars dont la principale « idée, c’est de se nourrir et de faire un maximum pour respirer un jour de plus ». Les chapitres sont courts, le style s’approche du langage parlé, à chaque page, j’ai finalement l’impression de lire un blog au format poche. Je ne connais pas Nicolas Rey ; il aurait fait de la télé, écrit d’autres livres… ce bouquin ressemble à un roman autobiographique… Cela commence par la naissance de son fils Hippolyte (La courte bio dans Wikipédia évoque un fils Simon), ça continue sur sa séparation et un début de résurrection. Forcément, en poursuivant, je me pose la question : qu’est-ce qui est vrai ? qu’est-ce qui est faux ? Qu’importe, après tout, je partage ces moments simples et son humour, je me retrouve dans quelques épisodes même si je suis bien différent de cet anti-héro.

« C’est une histoire de dernière fois ».

« Parfois, la lâcheté demande infiniment de courage. »

L’auteur s’essaie aussi à la poésie au travers de ce récit parfois avec sérieux : « Le noir, parfois, est encore capable d’offrir un peu de couleur aux gens. » et parfois avec ironie, comme au milieu de ce quiproquo : « Je reviens vers toi en ce qui concerne la musique ».

Les passages qui m’ont le plus ému sont évidemment les petits moments avec son fils parce que je m’y suis reconnu quand comme lui je calme au coucher quelques crises de larmes de l’un de mes fistons et que je constate qu’enfin « il s’est endormi (…) et les larmes ont changé de camp. »

C’est pas facile d’être papa et le plus dur n’est pas toujours ce que l’on croit.

Dans le Jardin des femmes

Fatigué après la lecture trop sérieuse de quelques pages de « Performances et progrès social », j’ai mis en stand by ce pavé pour m’abandonner aux lettres d’Alexandre Jardin : « Chaque femme est un roman ».  Hésitant entre fiction et réalité, Alexandre Jardin ne nous livre pas un roman mais plusieurs nouvelles d’anciennes et actuelles femmes de sa vie. C’est toujours intriguant de ne pas savoir où se trouve la vraie frontière entre le roman et l’autobiographie et ça fonctionne (en tout cas avec moi J). C’est un peu du reality show d’écrivain. Ma mauvaise habitude de corner les pages qui retiennent mon attention ou suscitent des idées a donc froissé de nombreux passages. M’identifiant tantôt à Alexandre, tantôt à sa mère ou à d’autres acteurs de son récit, ces nouvelles m’interrogent sur l’éducation que j’ai eue, celle que j’offre à mes enfants ou encore ce que la vie pro m’apprend chaque jour sur les autres et sur moi. Finalement, je retire autant d’Alexandre Jardin que de Jacques Attali. L’auteur joue sur : être, paraître, rêver, se rêver, oser.

  Continuer la lecture