Cité de la Réussite 2014

C’est à l’occasion d’un travail de veille que j’ai découvert, après quelques rebonds netiques, l’événement « La Cité de la Réussite ». Le programme de l’édition 2014 autour de l’audace promettait de beaux sujets et de belles personnalités avec plusieurs conférences en parallèle. La déception surmontée face à l’absence d’un Alexandre Jardin, par exemple, je ressors grandi en découvrant de nouveaux noms. Par exemple, il faudra que je m’achète le « Petit éloge de la gentillesse » d’Emmanuel Jaffelin.

J’ai aussi découvert les magnifiques amphithéâtres de la prestigieuse Sorbonne. Salles et mobiliers sont magnifiques mais honnêtement, resté assis sur des bancs en bois plusieurs heures… ça fait mal ! J’ai forcément pensé à Petite Poucette et les descriptions des décalages entre le système éducatif et notre époque.

Cité de la Réussite 2014

Voici mes quelques notes et impressions de 2 des 3 conférences auxquelles j’étais inscrit, pas nécessairement rapportées dans l’ordre chronologique des discussions.

 

La Ville audacieuse, comment l’inventer ?

Initialement, Anne Hidalgo devait faire partie de la table ronde. Voir la maire de Paris défendre son projet et sa ville motivait ma venue… malheureusement, son absence fut remarquée au moins le temps de remplir la salle.

Pour discuter de la Ville audacieuse, l’organisateur avait réuni :

  • Sophie BOISSARD, Directrice générale déléguée Stratégie & Développement, Préfiguratrice de la branche Immobilière SNCF
  • Vincent CALLEBAUT, Architecte
  • Cédric KLAPISCH, Réalisateur
  • Tristram STUART, Historien, activiste

Le mélange était intéressant et j’ai pris plaisir à me laisser surprendre par l’audace réelle de Callebaut et Stuart.

Cédric Klapisch m’est apparu comme un spectateur. Évidemment, il a défendu l’audace de certains architectes tout en critiquant les processus de décision ne laissant pas toujours la place à la modernité. Selon lui, le projet retenu au forum des Halles (la Canopée) n’était pas le meilleur projet. Il pense que le centre Georges Pompidou n’aurait jamais vu le jour si dans les années 70s la démarche eut été identique. Aurait-il affirmé devant Anne Hidalgo que « Paris n’est pas la Ville la plus audacieuse » ? Aurait-il provoqué la maire de Paris en disant que « la pauvreté politique est un manque culturel et un manque d’imagination » ?

Madame Boissard m’a d’abord fait peur avec un discours qui ne m’a pas fait rêver : « deux tiers des opérations urbaines se font sur des friches ferroviaires » ou « redévelopper la ville aux portes des gares ». Mouais… La présentatrice enrichissait même la publicité des gares parisiennes avec ses crèches, ses labos et autres commodités pour les voyageurs toujours plus nombreux… Aucun spectateur n’a osé avancer l’hypothèse que le nombre croissant des voyageurs dans les gares est probablement lié au niveau de vie à Paris et à l’éloignement des actifs de leurs lieux de travail parisien. Elle a quand même lancé une idée intéressante en proposant le concept de « logements réversibles » ; avec les futures gares du Grand Paris, des espaces se trouvent effectivement figés, parfois inutilisés et donc invendables. L’idée serait donc de construire pour une durée déterminée (15 à 20 ans). Reste à savoir comment on finance ce type de logements réversibles et pour qui ? Elle a bien évoqué une cible étudiante, ce qui nous laisse imaginer des logements avec un confort minimal et purement en location.

Au contraire, il a été facile de rêver avec Vincent Callebaut et ses concepts d’Archibiotic. Je vous invite vivement à découvrir son site : http://vincent.callebaut.org/

Vincent Callebaud : LilypadQuand il a présenté son projet « LilyPads » pour les migrations climatiques, ça m’a rappelé que j’avais naïvement découvert ce phénomène lors d’un événement 5 ans auparavant du centre d’analyse stratégique (mes notes : ici). Devant les images des concepts « Asian Cairns » ou « Tao Zhu Garden », j’ai commencé à me demander le sérieux de ses idées jusqu’à ce qu’il explique que le premier avait fait l’objet d’un dépôt de permis de construire et que le second serait livré en 2016. Fan ou pas de ses projets, on peut comprendre sa frustration devant le manque d’audace des villes françaises pour concrétiser ses rêves en France.

De son côté, Tristam Stuart a réalisé un projet plus terre à terre en s’attaquant au gaspillage alimentaire. Il est parti du constat qu’un tiers de la nourriture est jetée entre les fermes (lieux de production) et les supermarchés (lieux de distribution) en passant par les consommateurs. Son idée est ainsi à l’initiative de la vente de légumes biscornus, moins jolis mais tout aussi bénéfiques que des légumes répondant à des normes esthétiques. Pour lui, il ne faut pas oublier notre dépendance à la Terre et qu’une « ville autosuffisante est une ville égoïste ». L’agriculture et les paysans sont aussi l’avenir de l’homme.

 

Climat et énergie : ayons l’audace de réussir la transition énergétique.

Bien qu’intéressante, j’ai moins de choses à tracer sur cette séance. Le débat est resté très typique du Yakafocon ! La forme de Brice Lalonde m’a fait marrer mais on reste sur des concepts qui finalement n’aboutissent pas : « verdir l’économie, verdir la fiscalité ! » OK, très bien mais comment ? Peut-être que tout cela avance trop lentement parce qu’on impose aucune décision.

B Lalonde citera l’ancien ministre du pétrole saoudien, Cheikh Yamani :

L’âge de pierre ne s’est pas terminé par manque de pierres.

L’âge du pétrole ne s’achèvera pas avec le manque de pétrole.