Mes notes sur le 16ème rendez-vous de la Mondialisation : "Mondialisation et Environnement"

Pour changer des pages cornées de mes lectures, voici les notes que j’ai prises à l’occasion du 16ème Rendez-vous de la Mondialisation organisé par le Centre d’analyse stratégique, le CEPII et le CERI le 9 décembre 2009. C’était mon premier rendez-vous, selon les sujets, j’y retournerai certainement.

L’environnement est un sujet « à la mode », sérieux et préoccupant. C’est tout l’objet du Sommet de Copenhague qui se déroule actuellement jusqu’au 18 décembre. Depuis quelques mois, j’essaie de m’y intéresser plus sérieusement, d’ailleurs, je reviendrai prochainement rédiger un article sur « les pionniers de l’or vert » de Dominique Nora et mes notes sur le premier anniversaire du Clean Tuesday Paris.

 

Voici donc mes notes :

 

1er exposé : Cédric Philibert de l’AIE devait se pencher sur la question suivante : « Modèles de croissance et impact de la mondialisation sur l’environnement »

Cédric Philibert commence son exposé en posant la question : est-ce que la croissance est bonne ou mauvaise pour l’environnement ?Courbe de Kuznets

En s’appuyant sur une courbe de Kuznets, il affirme que si la croissance pollue dans un premier temps, à terme, elle finit par dépolluer l’environnement tout en permettant l’enrichissement. La croissance apporte de nouvelles technologies pour lutter contre la pollution. Cependant, Cédric Philibert précise que les gaz à effet de serre ne semblent pas répondre au même schéma. Difficile de dire si la croissance mondiale ne nous a pas encore permis de passer le pic de pollution et si nous allons découvrir de nouvelles technologies pour contrer les GES (Gaz à Effet de Serre).

Selon lui, les GES ont peu d’impacts locaux mais beaucoup à l’échelle mondiale.

 

Il compte 2 grands problèmes mondiaux :

  1. La couche d’ozone : ce problème serait quasiment réglé,
  2. Le réchauffement climatique.

Pour résoudre ce dernier problème, il énumère les leviers suivants :

  1. Une gouvernance mondiale,
  2. L’exemplarité (il cite avec un brin d’humour la série TV des années 80 « Dallas ».)
  3. Une collaboration technologique internationale : il précise que nous devons aussi apprendre des pays en développement qui mettent en oeuvre de nouvelles technologies (comme le biogaz) et pas seulement chercher à imposer nos outils et méthodes.

 

2ème exposé : Philippe Quirion du CIRED devait évoquer les « Processus de Copenhague et architecture de coopération ».

Philippe Quirion démarre son exposé en critiquant le manque de vision long terme des décisions prises actuellement. Il donne comme exemple l’impact de la taxe carbone sur le prix du ciment dans les pays en voie de développement et les conséquences sur les logements. Selon lui, une gouvernance mondiale reste une utopie.

Le cherche déroule ensuite les transparents des premiers résultats de travaux de recherche basés sur le modèle « Imaclim-R ». Il présente plusieurs scénarios de prospective de nos jours à 2050. Il précise que le modèle s’appuie uniquement sur les émissions de CO2 et ne tient pas compte d’autres effets comme par exemple la déforestation…

Après une série de courbes, il conclue que « l’approche sectorielle n’est pas optimale mais si c’est lié au marché du CO2, on limite les émissions et les impacts sur le prix de l’électricité » (socialement plus acceptable).

 

3ème exposé : Hélène Ruiz Fabri de l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne devait étudier la « Légitimité et enjeux d’un protectionnisme vert »

Hélène Ruiz Fabri commence par rappeler que le protectionnisme est illégal. Elle définit le protectionnisme comme une mesure pour fermer un marché ouvert. Elle explique que le juridique vise à réglementer les problèmes du passé pour qu’ils ne se reproduisent plus à l’avenir. Il ne s’agit pas de cadrer le futur. Par ailleurs, rien n’est complètement figé. Jusqu’à présent les questions rares se traitent par exception tandis que les questions systémiques trouvent une autre réponse juridique.

L’OMC laisse la possibilité d’utiliser des mécanismes pour répondre aux enjeux de l’environnement :

  1. La mesure prise par un pays doit réellement viser à protéger les ressources,
  2. La mesure ne doit pas porter atteinte aux échanges internationaux.

Une fois ces 2 règles énumérées, il se pose la question de la référence…

La professeure indique qu’actuellement l’OMC traite tous les pays de la même façon bien que certains souhaitent la mise en oeuvre de responsabilités différenciées entre les pays développés et les pays en voie de développement.

Il y a encore beaucoup de concepts à faire évoluer, à préciser pour éviter que certaines incitations ne tombent dans des impasses juridiques (exemple : les permis gratuits sont assimilés à des subventions).

 

4ème exposé : Bettina Laville, avocate et présidente d’honneur du Comité 21, devait évoquer « Les migrations climatiques ».

Comme pour le sujet précédent, Bettina Laville corrige l’expression en indiquant qu’elle parlera plutôt de réfugiés climatiques. Une migration se veut volontaire tandis qu’un réfugié a été contraint de fuir son lieu d’habitation. Or, elle évoque ici « la question de l’Atlantide » et de la nationalité d’une personne dont le territoire/Etat a disparu.

L’avocate annonce que les pessimistes estiment à 1 milliard de personnes en 2050 qui seront en exode climatique alors que les optimistes n’en comptent « que » 250 millions… Les premières populations concernées sont celles des pays pauvres, ce qui aggrave d’autant plus leur économie.

Bettina Laville a en charge la rédaction d’un rapport pour le gouvernement sur ce phénomène. Comme elle constate que l’économie est plus protégée que l’écologie, elle propose donc d’employer désormais le terme d’éco-réfugiés pour mettre une certaine confusion entre économie et écologie autour du statut de ces personnes. Si plusieurs entités se saisissent de la question (PNUD, PNUE, le conseil de sécurité, …), ces éco-réfugiés sont cependant le « non objet de Copenhague » pour Bettina Laville. Aucun lieu du Sommet n’a pas prévu de discuter du statut juridique, des aides internationales ou des enceintes pour résoudre ce problème. Elle appelle également à la recherche universitaire pour trouver un avenir institutionnel à ces réfugiés climatiques.

Bettina Laville conclue qu’il s’agit du plus grand problème asile à gérer pour le monde au moment où les Etats sont de plus en plus protectionnistes…

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