C’était le 26 juin dernier que je me suis décidé à aller écouter mon ancienne camarade d’école à la « Librairie comme un roman » dans le 3ème arrondissement. Céline Curiol présentait son dernier livre « Un quinze août à Paris – Histoire d’une dépression ». La jeune écrivain (je suis jeune donc elle est jeune) semblait resplendissante et en forme contrairement à la sombre période qu’elle relate dans son ouvrage. Quelle aisance pour évoquer une période aussi trouble en public ! Et quelle poésie dans sa narration ! J’ai vraiment été impressionné.
Son ambition est d’aider celles et ceux qui souffrent (ou ont souffert) d’une dépression à la comprendre, à la combattre, à la dépasser. Pourtant, à la lecture des premières pages, si bien écrites soient-elles, je me suis demandé si finalement je ne suis pas déprimé : « incapacité à la rêverie », « affadissement définitif du monde », « incapable de me reposer tout en étant inapte à entreprendre »… Cependant, dès le début, elle distille tout ce qui peut freiner une dépression : « reconnaître l’importance de nos réalisations personnelles », « force collective », …
Céline Curiol illustre son vécu en citant d’autres auteurs ayant analysé également leur mélancolie, intranquilité, dépression. Sa propre analyse n’a rien à leur envier :
« Celui qui n’anticipe plus l’avenir, n’invente plus ses futurs souvenirs »
C’est un témoignage poétique, émouvant (sans doute encore plus quand on a partagé quelques moments avec l’auteur, même il y a bien longtemps) et courageux.
Très bonne lecture !