La Formule de Dieu, cette histoire a soulevé des questions et réveillé des souvenirs. Que peut cacher un tel titre ? Est-ce que Dieu a formulé quelque chose que nous n’aurions pas découvert ? Est-ce qu’il s’agit plutôt de son ADN ? Pourquoi pas les deux ? Quel sens peut avoir une telle formule ?
Tant de questions devant le titre du roman de José Rodigues dos Santos. Incité à le lire par mon père, l’histoire d’un portugais réveille forcément des souvenirs d’enfance ; vacances chez la cousine de maman à Espino. Il y aurait beaucoup à raconter entre bêtises à couper le souffle, poissons entiers débordants des gamelles ou décors d’aquarelle. C’est surtout le souvenir de Dieu, sa présence dans cette maison. Au-dessus du lit, une peinture de Marie, je crois, avec Jésus. Le souvenir est vague mais l’impression de dormir dans une église me paraissait étrange à l’époque.
Avec un tel cliché en tête, comment peut-on imaginer un portugais écrire un roman qui pourrait être jugé blasphématoire dans son intention ?
Mais, j’avais déjà passé quelques années plus tôt Dieu au microscope scientifique, même si les scientifiques en question n’ont pas la reconnaissance de leurs paires. Je n’ai gardé que peu de choses en mémoire du dialogue entre le théologien Jean Guitton et les frères Bogdanov : Dieu et la science. L’essai trouvait un équilibre entre religion et science. Mais forcément la couverture avec Einstein sous le titre ne pouvait que me rappeler cet essai.
Dos Santos écrit un roman exceptionnel, mêlant découvertes scientifiques et analyses œcuméniques. Bien que ce ne soit pas un essai, la démonstration interpelle. Je n’ai pas envie de gâcher le plaisir aux futurs lecteurs en dévoilant la formule. Simplement, ce livre rappelle à chacun, quelque soit sa religion, quelque soit son statut, l’humilité à avoir devant l’Univers. Suis-je un engrenage de cette grande mécanique ? Est-ce que ma contribution est positive pour le système et son avenir ?
Si l’auteur parvient à vulgariser certains concepts de la physique, la scène d’amour relève du cliché des films des années 80 (dans ma tête, Take my breath away…). De même, l’intrigue surpasse les émotions qu’on pourrait attendre de certaines scènes de retrouvailles et d’adieux.
Pratiquant ou athée, scientifique ou littéraire, cette histoire devrait vous plaire.
Ses sign !