Aujourd’hui, un bulletin de don pour les restos du cœur m’attendait dans la boîte aux lettres. Voilà maintenant un an en préparant mon pot de départ au travail, sachant qu’une collecte pour un cadeau serait organisée, j’ai demandé que l’enveloppe fasse l’objet d’un don aux Restos du Cœur. Je me souviens encore des réactions…
D’abord, un collègue a essayé de me convaincre de ne pas le faire : « il y a toujours des malversations dans ces associations », me disait-il. « C’est l’occasion d’avoir un truc pour te faire plaisir ! » Après une négociation en faisant intervenir d’autres collègues plus compréhensifs, on m’a donc offert ce petit plaisir et une contribution sincère à une oeuvre caritative. Plus tard, une collègue m’a surpris par une question que je n’ai toujours pas comprise : « Pourquoi faire un don aux restos du cœur ? » A croire que la gentillesse ne peut pas être sincère. La gentillesse est suspecte.
Quand je me rends à mon bureau en prenant le train pour Saint-Lazare, je marche quelques minutes et en montant la rue de Vintimille, il y a cette dame, sans âge, devant le franprix, assise, tendant la main en essayant de sourire. Je m’interroge souvent comment fait-elle pour survivre ? pourquoi Paris et pas plus au sud, plus au soleil. Parfois, je me dis que je devrais m’arrêter, lui demander simplement, comprendre comment on peut en arriver là… mais je n’en ai pas le courage. Alors, je réponds à son sourire et lui tends une pièce aussi souvent que possible.
N’ayez pas peur d’être gentil, au moins une fois de temps en temps, sur avec le froid qui arrive.