Ma petite maman chérie m’a suggéré la lecture de Karoo de Steve Tesich tandis que mon petit papa lui m’a glissé La formule de Dieu de José Rodrigues dos Santos. Galanterie oblige, j’ai donc lu l’histoire promue par ma mère. Profitant de longs voyages en train, je n’ai pas traîné pour une fois. Même si je n’ai pas osé corner les pages pour le rendre en état, il y a eu de nombreux parallèles dans mon esprit, plusieurs belles phrases ou mieux, des moments de vérité (ou de mensonge). Par contre, je n’ai pas compris pourquoi maman a tant tenu à ce que je le lise. J’ai globalement aimé ce livre mais le souvenir que j’en garderai est bien différent d’autres choix, avec l’écho de cette question : pourquoi fallait-il que je le lise ? Y avait-il un message personnel ?
Le héro est gros (comme moi ? Beaucoup plus, en fait), alcoolique (beaucoup plus aussi), misanthrope (encore plus). Il travaille dans le monde du cinéma (je m’en suis très vite écarté ou pas assez vite approché) et se considère comme un écrivaillon (moi pas du tout, même pas comme un blogueur).
Spécialiste dans la ré-écriture de scénario, l’auteur ne s’est pas offert les services de son héro. En effet, la poésie est parfois gâchée par ses analyses, la fin est longue, voire répétée sous 3 formes au cas où le lecteur n’aurait pas compris son message.
L’histoire reste malgré tout un formidable voyage introspectif, entre amour et haine, mal ou bien, hypocrisie, trahison, déchéance et pourriture, …
L’auteur s’amuse de faux suspenses. Après être entré dans l’univers de Karoo, on devine plus facilement les situations qui vont se dessiner mais sans précipitation, en douceur et avec précision, l’écrivain nous entraîne dans sa chute avec peut-être le plaisir malsain de savoir son lecteur écœuré par la nature humaine.
A lire mais attention aux âmes fragiles.