Economie de l'abondance

C’est en lisant « Free » de Chris Anderson que j’ai découvert l’expression « économie de l’abondance ». Je propose donc dans ce premier article de poser mes premières réflexions et mes premiers doutes sur le sujet. Je compte sur mes rares (ou futurs abondants ?) lecteurs pour commenter, débattre mon avis. Il s’agit d’un premier article et dès que j’aurais fini la lecture des 2 bouquins que j’ai dans ma pile (je lis lentement), je me commanderais « la longue traîne » (The long tail de Chris Anderson toujours) puisqu’avant « Free », c’est dans ce livre que Chris a élaboré les contours de l’économie de l’abondance.

 

Abondance

Si je relis mon livre d’économie ( « economics », David Begg), voilà comment est définie l’économie : « Economics is all around you. It is about how society deals with the problem of scarcity. » La rareté ne s’oppose-t-elle pas à l’abondance ? où est-ce que ça cloche donc ?

Je me suis demandé si finalement si ce n’était pas un coup marketing de Chris. La concurrence est rude pour les livres sur l’économie. Comment innover dans ce domaine ? Quand on parle d’innovation, on parle parfois (même souvent) de rupture. Pour rompre donc avec l’ordinaire, rien de mieux qu’aller à contre courant et tordre la définition de l’économie, non ? Puisque l’économie s’occupe d’organiser la distribution des ressources rares qui s’occupe des ressources abondantes ?

D’un autre côté, Chris Anderson travaille dans le domaine du numérique et s’intéresse à la valeur que crée ce domaine. Il a donc très certainement cherché à mettre noir sur blanc l’économie du monde numérique probablement pour affiner la stratégie de sa propre activité. Et pis, quand on travaille dans la presse et sur Internet, on partage 🙂 . Merci donc à Chris pour ses réflexions, ses livres et ses blogs (au passage) : « Abundance thinking is not only discovering what will become cheaper, but also looking for what will become more valuable as a result of that shift and moving to that. » (Free, Chris Anderson)

L’économie de l’abondance serait-elle donc liée au numérique et à Internet ?

 

Atome versus octet

Jeff Jarvis apporte également son éclairage dans son livre « La méthode Google » ( « What Would Google Do ? ») sur les nouvelles tendances économiques. Il intitule même une section de son ouvrage « Les atomes sont un frein ». Il oppose ici les richesses basées sur les produits et celles qui reposent sur les informations. Faut-il comprendre qu’un jour on pourra profiter des richesses produites par l’économie numérique pour maintenir l’économie de l’atome (je ferais certainement un article sur le sujet à partir des écrits de J. Attali) ? Quelles sont les limites de la gratuité ? Chris Anderson énonce dans Free la règle des 5% ( « Five Percent Rule ») : la gratuité est sponsorisée par 5% d’utilisateurs qui paient pour accéder aux fonctions payantes. Est-ce que ce modèle peut tenir ? Ne pousse-t-il pas à l’innovation continue de nouvelles fonctionnalités et d’abandonner gratuitement et progressivement les fonctions courantes ?

Même s’il est facile de comprendre l’image opposant atome et octet, il n’empêche que l’octet n’a de vie sans l’atome. Les stockages coutent de moins en moins cher et prennent de moins en moins de place mais ils ont bien une forme physique. Jeff « se plaint » de voir s’accumuler des produits dans nos caves et greniers. Ces produits deviennent abondants et nous prenons conscience d’organiser leur recyclage (soit au sens transformation du produit, soit par la revente ou la transmission à des associations carritatives), est-ce que finalement l’économie de l’abondance de produits n’a pas une existence atomique ?

 

Qui profite de l’abondance ?

J’ai envie de laisser la question sans réponse pour avoir les vôtres ? 🙂 Jeff Jarvis pense que Google est le grand inventeur et grand gagnant de cette nouvelle économie. Il pense aussi que la seule entreprise capable de s’en sortir sans appliquer les nouvelles règles est Apple (dont le modèle repose sur le contrôle de la rareté de ses propres produits. Il respecte quand même la règle de la réputation et de l’attention) ! Je lisais d’ailleurs dans le magazine Challenge de cette semaine qu’Apple dépassait Google en capitalisation boursière, les 2 entreprises restant malgré tout derrière Microsoft.

Et vous, à qui pensez-vous ?

 

A lire :

Free de Chris Anderson
La méthode Google de Jeff Jarvis

Une réflexion sur « Economie de l'abondance »

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